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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 17:21

 

Notre dernier trip paléontologique en Normandie aura permis de ramener des fossiles intéressants, c’est indubitable, mais il aura également été l’étincelle menant à ce petit article.

Nos fréquentes visites ardennaises nous auront fourni au fil des années beaucoup de fossiles, certains, notamment les ammonites, s’y rencontrent en plus grand nombre que dans le Calvados, même si leur taille est généralement plus réduite et leur préservation pas toujours comparable.

Nous allons détailler niveau par niveau les couches visibles dans le platier et les falaises des Vaches-Noires, et tenter de les comparer avec ce qui est (ou était) visible dans les Ardennes françaises.

Nous partirons des niveaux les plus inférieurs jusqu’aux supérieurs.


Callovien


Couches du Mauvais-Pas

Ce niveau, actuellement caché par le sable et anciennement visible dans l’estuaire de la Dives, est celui qui a fourni le plus de restes de vertébrés.

Aucune couche parallélisable n’existe dans les Ardennes, à notre connaissance.


Marnes de Dives

Ces argiles marneuses sont parfois encore visibles sur le platier lors des rares périodes de désensablement. On peut également en voir dans les coulées et les falaises du côté de Houlgate.

Leur équivalent ardennais, même s’il ne fournit pas d’ammonite pyriteuse, pourrait être contemplé en contrebas du parking de La Bascule, vers Poix-Terron. Des coulées argileuses renferment des exemplaires de Gryphaea (Bilobissa) dilatata, essentiellement brisés.


Oxfordien


Marnes de Villers

Première couche oxfordienne aux Vaches-Noires, elle se caractérise par un banc à Ctenostreon proboscideum puis des marnes à nombreuses Gryphaea (Bilobissa) dilatata.

Les couches ardennaises sont bien moins évidentes à distinguer, en effet ces fossiles se rencontrent surtout dans le Minerai de Fer de Neuvizy, niveau condensé riche en fossiles mais ce dernier regroupe des spécimens qui, aux Vaches-Noires, se retrouvent de la base des couches oxfordiennes jusqu’au sommet du Coral-Rag !

Niveau condensé local, les oolithes et le contenu ferrugineux plaident pour un rapprochement avec le minerai de fer ardennais. Néanmoins les grosses Pholadomya et Pleuromya se rencontrent un peu partout dans les couches ardennaises, notamment dans la Gaize des Ardennes, le Minerai de Fer, les marnes rousses à gastéropodes.

Les nombreuses ammonites de l’oolithe ferrugineuse ont leurs équivalents dans le Minerai de Fer.

Les bivalves, notamment Modiolus bipartitus, Myophorella clavellata et Trigonia costata sont présents en très grand nombre dans la Gaize des Ardennes où les valves sont régulièrement fossilisées ouvertes « en papillon ».

 

Couche à Myophorella hudlestoni et Lopha gregarea

Calcaire d’Auberville

Ces deux niveaux, couche argileuse à nombreuses huitres et niveau induré, à pavage de grandes trigonies et biohermes d’huitres à commissure plissée Rastellum gregareum, sont bien différenciés dans le Calvados.

Dans les Ardennes, on recense ces espèces dans la Gaize, le Minerai de Fer et les marnes rousses.

Niveau moins riche en céphalopodes et nettement plus productif en échinodermes, cet horizon très oolithique a son stratotype au Nord-Ouest de Trouville.

En Ardennes, il a été inclus dans le Minerai de Fer, en effet les ammonites Perisphinctes et oursins Nucleolites typiques de ce niveau s’y retrouvent en assez grand nombre.

 

Coral-Rag de Trouville

Niveau détritique formé par l’accumulation des coraux morts arrachés au récif du Mont-Canisy, cette strate est riche en coraux solitaires, branchus et coloniaux. Elle est également riche en oursins réguliers. (en tout cas en leurs radioles)

On peut paralléliser cette couche avec le calcaire crayeux blanc rencontré entre Neuvizy et Faissault, et surtout en des argiles riches en colonies coralliennes exposées durant les travaux de l’autoroute A34 au Nord de Faissault.

Certaines parties du calcaire Corallien des petites carrières du Porcien (Novion par exemple) sont également un parallèle intéressant, même si là les coraux ont été généralement dissous et restent conservés sous la forme de moules internes…


Niveau condensé

Ce niveau très réduit aux Vaches-Noires est caractérisé par des bois fossiles phosphatés à sidéritisés, et de rares moules internes d’ammonites fragmentaires.

Il est nettement plus important en Ardennes dans le Porcien, les argiles sableuses à nodules phosphatés (=coquins) offrent une riche faune d’ammonites, bivalves, gastéropodes sans oublier les coraux, bois fossiles, crabes, crevettes et restes de requins et de poissons.

Cette craie jaunâtre riche en éponges silicifiées et contenant également des bivalves, oursins et restes de vertébrés constitue les gros blocs couverts de varechs en contrebas des falaises.

Il ne semble pas y avoir de couche équivalente dans les Ardennes.

Niveau plus riche en fossiles nageurs, notamment en ammonites Mantelliceras et Schloenbachia, cette couche n’est visible qu’en blocs isolés sur l’estran, rochers nettement plus rares que ceux constitués des craies à éponges.

Dans les Ardennes, des couches analogues sont réputées affleurer dans les environs de Draize et de Chaumont-Porcien, mais nous n’avons pas pu les observer jusqu’à présent.

  

Sénonien

Argiles à Silex

Très peu différenciées dans le Calvados et la Seine-Maritime, elles renferment des fossiles probablement datés du Turonien au Campanien, voire Maastrichtien.

Dans les Ardennes, des Argiles à Silex turoniennes se rencontrent occasionnellement entre Villers-le-Tourneur et Faissault ; elles ont fourni essentiellement des moules internes d’oursins Micraster en silex.

 

Récapitulatif :


Tableau Vaches-Noires-Ardennes


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